District Immobilier, en tant qu’agence immobilière spécialisée dans les espaces privilégiés à Paris vous invite à découvrir le 3ᵉ arrondissement
Niché dans le célèbre quartier du Marais au centre de Paris, au 8 rue Elzévir, le musée Cognacq-Jay est logé dans l’Hôtel Donon. Ce lieu historique au cœur du 3ᵉ arrondissement de Paris a été construit en 1575 par Médéric de Donon, alors Seigneur de Châtres-en-Brie et de Loribeau, conseiller du Roi et contrôleur général des bâtiments royaux. Suite à une transmission en 1640 à la famille le Mairat, puis Hénault de Tourneville, il devient une propriété bourgeoise à partir de 1798 avant d’être racheté par la ville de Paris en 1974. L’hôtel de Donon a été rénové et intégralement restauré à partir de 1981 pour retrouver son état d’origine.
Le musée Cognacq-Jay présente des œuvres datant du XVIIIe siècle acquises entre 1900 et 1927 par Ernest Cognacq, fondateur des Grands magasins de la Samaritaine et son épouse, Marie-Louise Jaÿ. En 1928, Ernest Cognacq lègue, après son décès, ses collections à la Ville de Paris afin de perpétuer une présentation de ses œuvres, relatant le siècle des Lumières, au grand public. Ouvert en 1929 sur le boulevard des Capucines, dans un bâtiment jouxtant la Samaritaine de Luxe, le musée a rejoint l’hôtel Donon, demeure historique du Marais, en 1990.
Une redécouverte du XVIIIe siècle à travers un regard du XXe siècle
La collection unique de Cognacq-Jay est grandement accessible contrairement aux autres éventuelles collections dites “closes” des grandes institutions provenant des collections privées de particuliers. Cette dernière s’enrichit d’année en année grâce aux acquisitions qui s’inscrivent dans la vision et le goût d’un collectionneur du début du XXe siècle, au moment même où les arts du XVIIIe siècle sont une référence incontournable de tout intérieur prestigieux. La nature de la collection, constituée de petits objets du quotidien ainsi que la sélection de sujets iconographiques touchant à l’intime, en font un espace de rencontre privilégié avec l’esprit du XVIIIe siècle français alors conçu à l’ère des Cognacq : un siècle où les sociabilités, les échanges et l’art de vivre figurent au cœur du développement social et industriel de cette époque.
Un espace de Charme en plein Paris
Ernest Cognacq n’a cependant pas légué la totalité de sa collection , mais a préféré présenter une sélection de pièces, objets et peintures, du XVIIIe siècle, dans un immeuble indépendant de sa résidence, pour reconstituer, selon le modèle du musée Carnavalet, le célèbre musée de l’Histoire de Paris se trouvant tout proche du musée Cognacq-Jay, des ambiances où les boiseries deviennent de véritables écrins pour les œuvres. Conservant cet esprit et cette notion de regard fragmenté et fragmentaire rétrospectivement porté sur le XVIIIe siècle, le musée Cognacq-Jay dévoile aux visiteurs des expositions dédiées à une vision de la société et de l’art français au XVIIIe siècle, mais aussi de la référence qu’incarne, toujours, l’esprit de ce siècle dans notre société actuelle.
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), le regard d’un maître et le Paris urbain du XVIIIe siècle
L’exposition axée sur une présentation d’œuvres monographiques relate l’extraordinaire production du peintre à travers 130 œuvres singulières. L’artiste est présenté sous toutes ses périodes et sa vision de la Ville Lumière, à travers son humour, son inventivité et son regard sociologique de cette période troublée de l’Histoire de France.
Issu d’une famille originaire du Nord de la France, Louis-Léopold Boilly se rend pour la première fois à Paris en 1785, à l’âge de 24 ans. Son arrivée survient seulement 4 ans avant la première des grandes révolutions qui changent à jamais la configuration politique, militaire, mais aussi sociale de la France. Peu touché par la grande Histoire de Paris, qui fût plébiscité par l’Ancien Régime alors en perdition, Boilly est absolument fasciné par l’évolution industrielle et urbaine de la ville qui s’engouffre, durant ces années de trouble économique et social, dans une révolution industrielle frénétique. Boilly nous offre à travers ses peintures un spectacle du quotidien effervescent de cette période qui, malgré son impact indiscutable sur l’Histoire de France, est très peu documentée. Se positionnant comme véritable chroniqueur de la vie quotidienne parisienne, c’est un témoignage presque intime que nous avons sur cette période si intéressante.
L’illusion, l’Humour et la Technique, Boilly nous dévoile une fenêtre sur une réalité urbaine
Boilly s’érige aussi bien comme le portraitiste des Parisiens et Parisiennes, que le chroniqueur des lieux de cette ville en pleine expansion. Préférant utiliser des petits formats pour son travail de portraitiste, sa technique singulière en devient sa signature. Toujours à la recherche de l’humour, Le portraitiste se double volontiers du caricaturiste, posant sur ses concitoyens un regard léger, rempli d’humour et de dérision. Son goût pour la provocation comme pour la technique se rencontrent dans ses Trompe-l’œil, son travail d’illusionniste qui offre finalement un regard bien réel de cette époque. La caricature, longtemps dissimulée par un réseau de diffusion “souterrain”, se dévoile dans toute sa splendeur dès les années 1790 qui connaissent une ouverture soudaine de cet art, longtemps interdit par la censure de l’Ancien Régime.
L’exposition dévoile également le jeu raffiné auquel se livre l’artiste pour se mettre lui-même en scène. Il élabore des autoportraits pleins d’ironie, multiplie les signatures et se glisse parmi les protagonistes de ses scènes de foule. Cette pratique artistique se retrouve à travers d’autres œuvres, notamment dans le 7ᵉ art où des réalisateurs se mettent en scène parmi les acteurs lors de courtes apparitions sporadiques et souvent légères, apportant ainsi à l’œuvre une dimension plus ironique. Cette méthode de connexion entre artiste et spectateur induit une complicité et un lien plus authentique : l’artiste se rend plus accessible. Cette technique qui peut nous apparaître comme anodine à notre époque fût une réelle révolution dans l’art pictural, si longtemps contrôlé par les dogmes institutionnels et les commanditaires. Tout au long du parcours de l’exposition, le visiteur est guidé, dans un jeu de piste amusant, à retrouver le visage ou les indices de la présence de Boilly.
Quelques idées pour profiter d’une sortie dans le Marais :
Bien que ce musée soit plus intimiste que le célèbre musée Carnavalet, le musée Cognacq-Jay est très fréquenté. Il vaut mieux privilégier une visite programmée en achetant directement son billet sur le site internet dudit musée. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, sachez que des visites virtuelles sont possibles sur le site internet. Notez que l’Hôtel Donon se trouve au cœur du quartier du Marais, riche en monuments historiques et musées axés aussi bien sur l’art Parisien, Judaïque, Oriental et Multiculturel. Laissez-vous bercer par cette ambiance unique à Paris, depuis la station Saint-Paul jusqu’à l’Hôtel de Ville en passant par les petites rues et dénicher les petits bistros typiques du vieux Paris.